Radars : les panneaux bientôt retirés sur l’A 10

Les panneaux signalant la présence des 23 radars fixes du département vont disparaître. Les premiers retraits sont attendus d’ici à la fin du mois sur l’A10. Elus et conducteurs sont divisés.

Le mannequin est vêtu d’un gilet rouge et porte des chaussures noires à lacets. Silence de plomb dans l’assistance. Soudain, boum! Le faux piéton est violemment fauché dans un bruit effroyable par une voiture ne roulant pourtant « qu’à » 30 km/h. Cet impressionnant crash test est immortalisé par des dizaines de caméras et d’appareils photo.

Objectif pour le Premier ministre, François Fillon, en visite hier à Linas dans une entreprise spécialisée dans les essais automobiles : fournir une image choc appuyant le discours qu’il prononce dans la foulée sur la recrudescence du nombre de tués sur les routes. Un discours dans lequel il confirme sa décision de retirer tous les panneaux prévenant les conducteurs de la proximité d’un radar fixe.

Les automobilistes essonniens vont vite devoir s’habituer à la nouvelle donne. Selon nos informations, les deux radars implantés sur l’autoroute A 10 à Janvry et à Briis-sous-Forges devraient être les premiers à perdre leur signalétique d’ici à la fin du mois. Les panneaux prévenant les conducteurs de la proximité des 21 autres radars fixes en Essonne devraient disparaître progressivement dans la foulée. « Ils seront tous retirés, mais pas en même temps », confie-t-on à la préfecture.

L’histoire de la sécurité routière en France retiendra donc que l’Essonne aura à la fois été la terre natale des radars fixes (le tout premier avait été installé à La Ville-du-Bois en 2003) et, huit ans plus tard, l’endroit où a été confirmée la disparition des panneaux. « La boucle est bouclée », note un élu. Hier, à Linas, le Premier ministre a tenté de clore la polémique sur le sujet. « Au départ, ces panneaux avaient une valeur éducative, pédagogique. Aujourd’hui, nous savons bien qu’il n’en est plus rien. Il n’y a pas de débat possible sur la nécessité de respecter les limitations de vitesse. C’est une cause sacrée car elle concerne la vie de nos familles, de nos amis…»

Selon le conseil général, le ministre de l’Intérieur avait prévu de venir lundi procéder au retrait d’un panneau sur la N 20. Une visite finalement annulée.

Ce panneau annonçant un radar fixe va être démonté prochainement, tout comme une vingtaine d’autres installés dans le département. Certains conducteurs pensent que leur disparition risque de créer davantage d’accidents. | (LP/julien heyligen.)